Les mils, céréales à la base de l’alimentation au Sahel

En Afrique subsaharienne, les mils sont essentiels à la nutrition humaine dans les espaces ruraux, là où les familles les plus pauvres tentent de subsister par leurs propres cultures. Aliment de base de millions de personnes, cette céréale pousse dans des conditions très difficiles, elle est donc la base de l’alimentation d’habitants de régions reculées au Sahel. Grâce à une bonne gestion de la production, ces populations fragiles et sensibles aux aléas environnementaux peuvent améliorer leur sécurité alimentaire, être auto suffisant et même, à certains endroits, développer des AGR (Activités Génératrices de Revenus), mais cela ne se fait pas sans moulin à mil.

Une installation de moulin à mil comme moyen d’émancipation des femmes et développement des familles

Le moulin à mil est un outil, aujourd’hui bien accepté par les populations du Sahel, devenu incontournable pour broyer les grains de mils, il remplace les nombreuses heures à moudre avec des pierres sur dalles et autres meules domestiques, travail dévolu aux femmes habituellement.

Le moulin à mil fournit donc la possibilité pour elles de gagner du temps qu’elles peuvent utiliser pour leurs familles, la culture de maraichers, vendre leurs productions en plus de participer à leur émancipations. Les jeunes filles ainsi libérées peuvent aller à l’école, les mères aux potagers ou marchés,…

Le moulin à mil dans un village sahéliens permet donc bien plus que répondre à un besoin local, c’est un véritable tournant dans le développement de centaines voir milliers de personnes.

Une installation de moulin à mil est complexe, elle demande expertise

Le moulin à mil s’inscrit ainsi dans un cycle de développement : culture, traitement grain pour en faire une farine, stockage pour consommation personnelle, vente du surplus, réinvestissement vers d’autres objets acteurs de développement, c’est un projet durable qui demande pour son installation une véritable expertise et une bonne connaissance du terrain en plus d’acteurs locaux présents à chaque stade de la mise en place.

Les achats pour un projet de moulin à mil comprennent :

- le moulin proprement dit

- le transport de la machine du lieu d’achat au village

- l’installation et la formation d’un meunier

- la mise en place et la formation d’un comité de gestion

- la construction d’un local pour le moulin sur une terre

- la gestion et suivi du projet dans le temps (entretien, réparation, affutage des disques de broyage, pièces de - rechange, salaire meunier, bonne intégration dans une filiale de développement avec culture du mil en amont vente du produit en aval donc stockage et conditionnement)

Le moulin à mil ne doit pas être source de conflits, beaucoup de projets n’intégrant pas les problématiques socio traditionnelles échouent par manque de connaissances de terrain ou par manque de conceptualisation du projet qui passe par des réponses à des questions essentielles comme :

la production céréale est elle assez importante pour amortir le projet moulin

- la variété céréale dominante est elle le grain à moudre

- l’organisation de la production agricole de la région est elle favorable

- les habitudes alimentaire de la région où l’on installe le moulin correspondent elles à son utilisation

- y a t il d’autres moulins à proximité

- les disponibilités monétaires des femmes sont elles suffisantes pour faire moudre leurs grains au moulin

- la taille du village d’implantation est elle suffisante

- ce village est il bien positionné par rapport aux autres

- des facteurs sociaux ne freinent ils pas l’installation d’un tel moulin

- la possibilité d’ AGR est elle réelle

- le choix des réparateurs, des décisions du comité de gestion, des meuniers, des femmes ont il fait l’objet d’une grande clarté dès le début du projet,

- la formation en gestion, comptabilité, meunerie ont elle été prévue

- la population adhère t elle majoritairement à ce projet moulin

- le choix d’unité de mouture est il adéquat

- plus généralement les conditions structurelles sont elles favorables à ce type d’installation (les frais de fonctionnement explosant facilement avec un manque de formation meunier produisant des pannes, une mauvaise installation, une mauvaise organisation du travail, une non constitution de stocks de pièces de rechange mais à cause aussi de défaillances du système de gestion ou encore d’une étude de rentabilité tronquée) ?

En plus de ces facteurs, l’énergie est également un élément clé de la réussite de ce projet. Un moulin à mil motorisé a besoin d’essence ou de gasoil pour produire ses 300 kg de broyage / jour à raison de 1,4 litres de gasoil par heure, le budget énergie réclame une gestion stricte des revenus. Même si des solutions essayent d’être trouvées par des équipes sur le terrain comme le moulin à mil solaire (limité en production, limité en horaire de travail et ne permet pas de moudre par temps non ensoleillé), le moulin à traction animale, le moulin à mil fonctionnant avec de l’huile de jatropha (pas assez de rendement), le moulin à mil électrique (pour les plus proche des villes) et plus généralement motorisé importe un nouveau problème de gestion d’énergie qui ne se gère qu’avec une rigoureuse administration de la mise en place et une bonne répercutions du coût de l’énergie dans la vente du produit fini.

Des ONG expertes au Sahel doivent implanter les moulins à mil pour assurer la réussite du projet

Un moulin à mil ne se plante pas comme cela, c’est un maillon d’une grande chaine de développement et c’est grâce à l’expertise et à la présence d’ONG sur le terrain spécialisé du Sahel et reconnue des habitants, que de tels projets fournissent tout leur rendement, que vos dons sont efficacement investis dans une installation qui va durer et offrir aux sahéliens un moyen de développement autonome.

Action pour le Sahel investi 100% de vos dons dans de tels projets durables orchestrés par des ONG présentes au Sahel. 

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